IEF game over ??

et voici que notre président de la république annonce qu'il veut mettre fin à l'instruction en famille, car il veut mettre fin à la radicalisation ... tiens .... je ne savais pas que les terroristes ayant perpétré des attentats en France avait fait l'école à la maison ???

allez, je ne suis pas du genre à polémiquer .... donc je vais simplement parler de mon IEF à moi, cette instruction en famille qui fonctionne maintenant depuis 8 ans avec un brevet des collèges obtenu par mon grand cette année, malgré le fait qu'il n'ai été contrôlé qu'une fois pendant le collège par les services de l'éducation nationale.
oh et puis je vais peut-être dire un peu ce que je pense de cette annonce...

arrêt des jeux pour l'IEF ? qu'est-ce-que ça veut vraiment dire pour nous ... pour vous ?

dans notre famille, l'IEF rythme nos journées. nous passons littéralement notre vie avec nos enfants. alors autant vous dire que la mort de l'IEF, c'est la mort de notre façon de vivre.

je sais que de nombreuses voix vont s'élever contre cette privation de liberté, mais je n'ai pas grand espoir. 50 000 familles sont concernées, donc une "niche" électorale dont tout le monde politique se fout, et qui, il est vrai, compte dans ses rangs une certaine catégorie de tarés qui se servent de notre liberté à instruire nos enfants pour leur inculquer toutes sortes de saloperies... non je ne parle pas de l'éducation nationale.

la question que l'on s'est posé avec ma femme est la suivante :

doit-on préparer nos enfants au monde dans lequel on vit ? ou doit-on les instruire pour qu'ils soient capables de changer le monde dans lequel on vit ?

il est donc évident que notre président partage l'avis d'un grand nombre de nos concitoyens et a choisi la première réponse... surtout ne pas éduquer les enfants pour leur apprendre la liberté... surtout ne pas vouer sa vie à ses enfants, autant laisser d'autres le faire...

suis-je en train de dire que tous les enfants sortis de l'école traditionnelle sont moins libres ? absolument pas. je pense en revanche que beaucoup d'adultes ont un souvenir bien douloureux de leur passage par l'éducation nationale, et qu'en tant que parent ayant la possibilité de les garder à la maison, je préfère protéger mes enfants de tout ce dont notre président parle. car non.... la radicalisation n'est pas dans l'IEF, elle est dans les actions du gouvernement à l'égard des minorités, forçant ainsi les-dites communautés à réagir, parfois mal, parfois très connement, et bien plus souvent à l'école traditionnelle.

suis-je en train de dire que les parents qui mettent leurs enfants à l'école sont des monstres ? absolument pas, je dis simplement que leur retirer le choix d'instruire leurs enfants leur retire du même coup tout pouvoir sur l'éducation des petits durant 13 ans.... 13 années de la vie d'un être humain totalement contrôlées par une institution sans aucun recours des parents... euh... vous voyez pas le mal ?
le simple fait que l'IEF existe permet aux parents de prendre leurs responsabilités lorsque cela s'avère nécessaire : en cas de maladie, de retard, de harcèlement, de soucis avec l'administration etc.
le simple fait de supprimer l'IEF est une façon de dire aux parents qu'ils n'ont plus rien à dire/faire à propos de l'instruction de leurs enfants : c'est le "programme" qui décide et ça se fera là où le gouvernement l'a décidé. l'état aurait donc plus de prérogatives sur mes enfants que ses propres parents ? j'avoue que cette idée provoque chez moi peur et colère.... jamais bon comme cocktail...

ne pas leur apprendre la liberté...
oui, interdire l'IEF, c'est restreindre de fait la possibilité de s'instruire librement, car le simili choix proposé par l'éducation nationale (établissement public/privé/sous contrat/hors contrat) n'est qu'un leurre de plus qui masque un favoritisme évident envers nos riches concitoyens. navré pour vous les bourgeois, je ne vous en veux pas particulièrement, mais un peu quand même, de ne jamais rien faire à part l'anguille pour vous adapter en en tirant toujours un certain profit...

bref, peu de pays permettent l'IEF, je voyais cela comme une liberté fondamentale en France... il semble que notre président veuille s'attaquer à cette liberté là aussi. vraiment... quel politique de merde !
je n'arrive pas à comprendre en quoi cette décision est pertinente pour stopper la radicalisation. il ferait mieux d'embaucher des inspecteurs pour vérifier l'instruction : ça ferait des chômeurs et des radicaux en moins dans le même élan !

je disais donc... qu'est-ce-que ça veut dire pour nous ? pour les enfants ?
et bien mon grand va avoir 16 ans donc je ne sais pas s'il sera concerné. en revanche, les autres vont se retrouver respectivement en maternelle/CE1/CM2/6° .... alors qu'ils n'ont jamais vu une salle de classe de leur vie, alors qu'ils n'ont jamais été comparé à d'autres enfants, alors qu'ils peuvent poser toutes les questions qu'ils veulent à tout moment de la journée, quelle que soit la matière.

en fait, je plains les futurs profs de mes enfants.... ils ont certainement oublié ce que "libre" veut dire. libre de réfléchir, de poser des questions, de demander des précisions, de ne pas prendre pour argent content tout ce que les adultes disent, de croire au respect méritant et non dominant... tellement de choses mises en place avec nos enfants dans une dynamique progressive et pédagogique à long terme. et tout ça qui va se casser la gueule l'année prochaine. je suis abattu en écrivant ces mots

et en même temps, je me dis que je suis allé à l'école, que je n'en suis pas mort, et que de toute façon, nous serons toujours là pour nos enfants, école ou pas !

l'alternative ? lutter ? se faire enlever ses mômes par des services sociaux débordés et zélés ? non merci ! on a déjà subit des accusations calomnieuses et les enquêtes qui vont avec, aucune envie de recommencer.
collaborer avec les profs ? euh ... oui ... avec celles et ceux qui voudront bien prendre nos enfants en considération et ne pas les traiter comme des éléments perturbateurs... c'est pas gagné. car on ne peut pas dire que les profs soient aidés dans leur mission par le gouvernement et ses décisions.

vous allez me dire que j'exagère car je suis directement concerné, mais je crois que cette décision présidentielle a quelque chose à voir avec le pire de ce qu'un gouvernement puisse faire : formater la jeunesse. contraindre la nouveauté, l'imagination, le parcours personnel, la diversité humaine.
ne pas offrir d'alternative à la jeunesse, c'est du fascisme. n'ayons pas peur des mots.
et dans un état fasciste, quelle est l'attitude à adopter ? comment éduquer ses enfants sinon contre le système... cette perspective me navre. je supporte difficilement les "anti-*" car je trouve dommage de se battre contre lorsqu'on peut agir pour. mais comment faire autrement que de se battre d'une façon ou d'une autre contre ce système qui cherche à contraindre mes enfants ?

j'ai donc un peu moins d'un an pour préparer mes enfants à subir l'agression de l'éducation nationale et de ses rouages. les préparer à affronter le classement, la compétition, les moqueries, la médisance, le bêtise, les smartphones, toutes ces choses qu'ils avaient largement le temps d'apprendre au fur et à mesure en grandissant à leur rythme. mes enfants vont donc être "comme tout le monde" : ils vont apprendre dans la douleur au lieu d'apprendre dans l'amour. et pour quelle raison ?? ah oui : pour combattre la radicalisation islamiste en france... le truc auquel ils ne captent rien et contre lequel ils ne peuvent rien. en tout cas, ce n'est pas leur présence au sein de l'éducation nationale qui va changer les choses.

mes enfants vont subir les conséquences des décisions stupides de nos gouvernants. c'est la définition de la citoyenneté en fait quand on y pense... je me dois donc de les préparer à cette citoyenneté. comme d'autres pères avant moi. je dois leur apprendre à se méfier, à ne pas faire confiance, à se battre, à souffrir, à subir en silence. c'est ce dernier point qui me fait mal. je sais que je ne peux pas protéger mes enfants de la souffrance, mais je leur ai toujours appris à ne pas rester sans rien faire face au mal.
et quand le mal vient de l'endroit qui sert normalement à t'instruire ? et quand le mal devient institutionnel ?

j'ai le sentiment que chaque aspect de notre vie devient une lutte, qu'il ne reste que peu de place pour l'émerveillement, pour la joie, pour l'insouciance.
on en revient à une ambiance de guerre alors que nous sommes censés être en paix.
on en revient à une ambiance de peur alors que rien ne nous menace.
on en revient à une ambiance de défiance alors que nous sommes frères et sœurs.

notre président a bien travaillé pour préparer la nation au pire de notre société : le contrôle du peuple par l'état, depuis son plus jeune age, afin de produire de gentils consommateurs connectés et fichés, avec un bel historique de données perso remontant aux 3 ans de l'humain-e, qui depuis cet age, sera scruté, analysé, fiché, classé et finalement, utilisé par les lobbies de tout poil pour influencer telle ou telle campagne politique. les réseaux sociaux sont de la partie et y voient une manne financière et publicitaire de plus... encore plus de gentils consommateurs à conseiller...

j'espère vraiment que ce projet ne verra pas le jour car cela marquera la fin de la Liberté telle qu'on la conçoit en France : les parents seront dans l'obligation de confier leurs enfants à l'état pendant 13 ans. je n'ai aucune idée de comment je pourrais réellement réagir à une telle loi. je vais tenter de limiter la casse au cas ou cette année... mais je ne prévois rien de bon.

arpinux aka arnault, anarchiste, çadépendiste, humain par défaut
rédacteur principal d'at[h]ome et des cahiers du débutant
pour fouiner, c'est par ici , pour discuter c'est par là.

15 commentaires

#1  - sebastienp a dit :

Bonjour,
je suis arrivé sur cet article via un autre article de chez Blog-libre.
Et le vôtre m'a sérieusement marqué.
J'espère d'ailleurs que mes propos seront clairs, tant le sujet de l'éducation de mes enfants est important à mes yeux, sur le fond comme sur la forme, alors qu'il est aussi très confus pour moi. Je ne sais pas comment travaillent les enseignants, je ne sais pas ce qu'est la pédagogie officielle. Bref je n'y connais rien ou presque alors que ce sujet compte beaucoup pour moi. C'en est frustrant.

Une phrase m'a frappé dans votre article: "je trouve dommage de se battre contre lorsqu'on peut agir pour."
Et vous avez tellement raison !
Alors permettez-moi de vous raconter mon expérience qui, je l'espère modestement, vous permettra de garder bon espoir pour vos enfants lors de l'année scolaire prochaine.
Personnellement j'ai traversé ma scolarité en garçon bien sage, bien obéissant, qui faisait ce qu'on lui demandait sans rechigner, sans contester, mais dans un profond ennui nécessaire.
J'ai fait une fac sans intérêt (Anglais) mais aujourd'hui je gagne bien ma vie car j'ai choisi de travailler dans un domaine qui me plaît (avant de bifurquer vers un autre il y a 10 ans), en apprenant le(s) métier(s) sur le tas grâce à des "vieux de la vieille" qui m'ont tout appris.
Aujourd'hui, je suis le papa de 2 filles à haut potentiel (oui je sais, aujorud'hui on voit et on trouve des "surdoué(e)s" partout, j'y peux rien, elles ont été "diagnostiqueés comme telles).
Et j'en arrive (enfin !) à ce que je voudrais vous dire de rassurant: mes 2 filles sont passé par l'école primaire publique, et une d'elle a accepté de sauter une classe. En soi on s'en fout un peu, mais elle l'a fait parce que des enseignants bienveillants nous l'ont proposé, pas imposé, et avec qui on a dialogué et organisé ça dans le calme.
Parce que des enseignants qui ont l'amour de leur métier chevillé au corps ont vu en elle des possibiltiés à ne pas laisser somnoler, parce que des enseignants ont vu qu'ils pouvaient passer par-dessus leurs règles habituelles, par-dessus les protocoles normaux.

Tout ça pour vous dire que l'Education nationale a beaucoup de défauts, mais elle a un atout considérable. Des enseignants passionnés, qui ne veulent qu'une chose: que les gamins s'épanouissent et s'intéressent à la fois aux matières enseignées mais aussi au monde qui les entoure.
Je vous assure, c'est quand même pas mal de voir que des instit' ont participé à l'éveil d'enfants qui, depuis lors, bouffent du documentaire à tout-va et des livres à longueur de soirée et de week-end.
Je n'encense pas les enseignants plus que de raison, il y en a aussi des pénibles (ça n'a malheureusement pas changé depuis mon adolescence).

Et puis à l'occasion, je ne saurai trop vous conseiller la (longue) conférence/spectacle de Frank Lepage sur l'éducation. A regarder éventuellement en plusieurs fois. Moi ça m'a aidé à comprendre plein de choses, et ça se trouve là: https://www.youtube.com/watch?v=q2VyR875gwU

Bien à vous
Sébastien

répondre
#2  - arpi a dit :

salut Sébastien et merci pour votre témoignage et le lien que je vais consulter.
je ne dénigre pas les profs et/ou les instits, je remarque qu'ils et elles ont de plus en plus de mal à faire ce qui les passionne et se retrouvent à faire de l'administratif, de la gestion sanitaire, de la gestion de conflits... tout cela n'aide pas à la reconnaissance de l'enfant et la prise en considération de ses besoins. mes enfants ne sont ni "plus" ni "moins" que d'autres, je remarque d'ailleurs que certains sont "en avance" lorsque d'autres "peinent" à suivre le programme mais s'épanouissent dans d'autres domaines (le chant, la botanique, le dessin, les acrobaties :P )
ces différences ne nous posent aucun soucis et nous les gérons au sein de notre famille. mais le système scolaire ne fonctionne pas de cette façon et impose un rythme, un programme, une évolution standardisée. et j'en reviens à mes principes anarchistes... comment faire face à des problèmes particuliers en utilisant des outils de masse ???
vous avez raison, la seule chose qui puisse "sauver" mes enfants, ce sont des enseignant-e-s passionné-e-s . j'espère que ça se passera bien dans ces conditions. j'appréhende le contraire. c'est une période délicate et je ne comprends toujours pas le fond de l'affaire, à savoir cette soi-disant lutte contre la radicalisation. comme si mes enfants étaient radicalisés... ça me fout en l'air quand même !
++
arp

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#3  - Toniozzz a dit :

J'ai lu l'article attentivement et je suis désolé de le dire mais le systématisme et les raccourcis dans les arguments ne valent pas mieux que ceux énoncés par le gouvernement pour abroger l'IEF. Se substituer à l'école et enseigner à ses enfants, pourquoi pas ? Je vois bien les effets positifs mais justifier ce choix en le présentant comme le remède à l'horrible Éducation Nationale, c'est un peu court. D'autant que vous affirmez protéger vos enfants, néanmoins j'ai un peu peur que par manque de contacts sociaux avec des enfants de leur âge, ce qui leur permet de construire leur personnalité, vos enfants n'auront peut-être pas tous les réflexes qui leur permettront de s'intégrer. Jouer l'autarcie n'a jamais rien amené de bon même si je suis d'accord sur les progrès importants à réaliser en matière d'éducation collective et un accès à tous au savoir sans discriminations. Au fond, vous agissez comme les bourgeois que vous dénoncez, vous pratiquez l'entre soi en empêchant vos enfants de se mêler aux autres.

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#4  - arpi a dit :

bonsoir :)
je ne me substitue pas à l'école, j'use de ma liberté à les instruire dans un milieu familial et non dans un milieu scolaire. l'argument de l'entre-soi et la soi-disant désociabilisation est totalement inventé. je suis contrôlé par les services de l'éducation nationale tous les ans, plus que tous les autres enfants et tous les autres profs. nous avons été enquêtés par les services sociaux, et toutes ces vérifications ont prouvées que leur instruction était en parfait accord avec le programme commun et que mes enfants, de part leurs activités externes, avaient une vie sociale.
si mes enfants n'ont pas le réflexe de mentir, de se taire, de juger, de classer, j'en suis heureux.
je ne dénigre pas l'éducation nationale, je remarque encore une fois qu'ils n'ont pas les moyens de leurs ambitions et que seuls les passionnés qui donnent de leur temps arrivent à faire vivre l'enseignement tel qu'il devrait être (merci encore à elles et eux)
je n'empêche mes enfants de rien, ils sont libres d'apprendre, de comprendre, de rencontrer et partager à leur guise, mais sans cadre horaire ni cadre scolaire.
je ne justifie pas mon choix, je n'ai d'ailleurs pas à le faire, c'est notre choix et notre liberté, nul besoin de justifier. j'explique pourquoi je le fais et dans quelles conditions et j'estime que priver les parents de ce droit est une erreur.
quant aux "bourgeois", c'est à dire celles et ceux qui ont la chance de pouvoir choisir l'établissement pour leurs enfants, et bien tant mieux pour eux, mais ils alimentent un système de classe et de pouvoir que je ne souhaite pas inculquer à mes enfants. et je sais de quoi je parle après les établissement privés catholiques que j'ai pu fréquenter. il y a bien plus d'entre-soi dans ce genre d'école quand dans l'IEF ;)

mais je lis bien que quels que soient les arguments, ils ne serviront pas à grand chose face à quelqu'un qui est opposé par principe à l'IEF et qui estime que j'empêche mes enfants d'évoluer et de construire leur personnalité. si vous trouvez ça naturel ou normal qu'une institution prenne en charge vos enfants durant 13 ans sans rien avoir à dire ou faire, cela vous regarde, mais perso, je trouve que c'est une dérive dangereuse du pouvoir.

répondre
#5  - sébastien a dit :

Malheureusement, encore une fois, on pénalise ceux qui usent correctement de leur droit et de leurs libertés par la faute d'une minorité et c'est toujours ainsi.
J'espère que cela se passera le mieux pour vous et vos enfants, ça va pas être évident, comme vous dites, passer autant de temps en famille et devoir intégrer une classe...
Du coup, ils ne font non plus aucune activité sportive de club, ni associative de type art plastique, musique, ...?

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#6  - arpi a dit :

re :)
ah si, ils font de l'aïkido, participent aux activités de la médiathèque chaque semaine, théatre etc.
enfin ça, c'était avant le covid... :/
on se prépare, on leur explique ce qui va se passer, et ce qu'on doit faire cette année pour bien préparer les choses... heureusement qu'on a l'habitude de communiquer et de les impliquer dans leur éducation, c'est plus "simple" ... pas plus facile... on a l'année pour faire les choses correctement afin que nos enfants puissent gérer la rentrée sereinement.

répondre
#7  - yoludake's wife a dit :

Bonjour arpinux,

Tout d'abord félicitations pour votre texte qui est plein de vérités en même temps que très bien écrit.
Je vous encourage à écrire à titre individuel au député de votre circonscription.

En ce qui nous concerne, nos deux enfants font eux aussi l'école à la maison depuis quelques temps déjà. Avoir la chance de faire l'IEF (instruction en famille) à ses enfants, c'est connaître tout d'abord une telle qualité de vie qu'il est après difficile de revenir en arrière une fois qu'on y a goûté. C'est une vraie chance quand on voit ce que cela nous apporte à tous, aux enfants qui sont épanouis et par répercussion, à toute la famille.
L'IEF nous apporte toutes ces libertés, celle d'être libre d'apprendre à la maison ou à l'extérieur, celles de sortir s'aérer, se promener, aller jouer ou sortir avec d'autres enfants quand on le souhaite, celle de vivre une vie de famille harmonieuse et pleine d'amour. C'est un changement sans pareil quand on a connu l'école et tout le stress qu'elle peut engendrer.
Ceux qui ne connaissent pas l'IEF pensent souvent à une vie en autarcie, sans contact avec les autres, alors qu'au contraire, on sort beaucoup plus souvent. Par exemple, dans notre département, il y a pas mal de familles qui ont fait ce choix et on se retrouve régulièrement (plusieurs fois par semaine si on le souhaite) pour sortir, s'amuser, se cultiver, se bouger, se retrouver. C'est toujours un plaisir pour tous, les parents comme les enfants. Il y a aussi les jours où on est à la maison pour étudier, cela fait partie de ce choix. Et puis, il ne faut pas l'oublier les contrôles de la mairie qui regardent les conditions de vie des enfants et les contrôles des inspections académiques qui existent pour vérifier que les enfants reçoivent bien une instruction. Contrairement aux idées reçues, nous ne sommes donc pas à vivre loin du monde, à enfermer nos enfants loin de tout contact. Les gens qui ne connaissent pas ou qui n'ont pas expérimenté l'IEF ne peuvent pas comprendre et sortent quasi-systématiquement l'argument de la "socialisation" ou de la "sociabilisation", mais c'est parce qu'ils ne connaissent pas la réalité.
Je dirai que c'est leur avis et que cela m'importe peu.
Par contre, quand le Président veut interdire l'instruction en famille, cela m'impacte réellement, et, sous prétexte de lutter contre le séparatisme islamique, je trouve cela profondément injuste de priver des familles comme la mienne, qui ont à coeur de tout faire dans les règles avec les déclarations annuelles et les contrôles, en plus des contrôles qui se passent très bien avec des bilans très positifs. Les contrôles devraient peut-être être renforcés pour permettre de déceler les dérives mais en aucun cas revenir sur ce droit fondamental à l'IEF.
Je pense que les parents devraient pouvoir rester libres de choisir le type d'instruction à donner à leurs enfants.

Les associations pour l'IEF se réunissent actuellement pour lutter contre ce projet. J'invite donc tout ceux qui le souhaitent à signer la pétition faite par les associations et collectifs pour l'IEF ainsi que certains cours par correspondance :

https://www.mesopinions.com/petition/enfants/maintien-droits-instruction-famille/107871?fbclid=IwAR0PzqUWuUT9fTKsnrPPm5ltP7Pa4d07BBkgeoF84RXOK4E7PhCaeXrkY0o

On peut aussi soutenir ces associations dans leurs démarches en adhérant notamment à l'UNIE où l'adhésion est gratuite.
Je souhaite vivement que ce projet n'aboutisse pas, car même si nous sommes loin de représenter la majorité des familles en France, il boulverserait la vie de milliers de familles.

répondre
#8  - arpi a dit :

bonjour et merci beaucoup pour votre témoignage et les valeurs qui transparaissent de votre commentaire :)
nous ne faisons partie d'aucune association "IEF" et vivons notre petit bonheur en mode tribal, c'est vrai, avec des sorties et des rencontres, mais pas forcément associées à l'IEF.
l'IEF est pour nous un véritable choix de vie, sans argent, avec beaucoup d'amour et de temps à offrir à nos 5 enfants.
je suis navré de lire tous ces commentaires venant de gens totalement ignorants de la réalité de l'instruction en famille, de ses bienfaits, du partage que l'on peut vivre au quotidien.
nous sommes pour l'instant sous le choc, je l'avoue.
notre président montre encore une fois qu'il n'a absolument aucune considération pour ses concitoyens. je tente de ne pas laisser la colère décider et de ne pas le considérer comme il considère mes enfants. mais j'en connaît des moins sages... surtout quand on touche à leur môme. je crois qu'il n'a pas pris la mesure de son annonce... toucher aux enfants ? sérieux ? j'espère que ça n'ira pas plus loin que l'annonce... mais je doute.

répondre
#9  - Marie a dit :

Bonjour, ici aussi nous avons été dévastés par cette terrible annonce. Notre petit garçon a 1 an et nous avions prévu de l’instruire en famille. Nous l’enveloppons dans l’amour et dans la bienveillance depuis sa naissance et nous aurions voulu le faire encore très longtemps... Il est inimaginable pour nous de devoir déposer notre fils (comme un joli paquet) dans une école d’ici 2 ans. J’y ai vécu le harcèlement, les moqueries, la phobie scolaire. Je n’apprends rien par la crainte, pourquoi en serait autrement pour mon enfant. Si cette loi passe bel et bien. Il nous restera une année pour trouver des solutions, pourquoi pas un déménagement. Je suis prête à tout pour offrir au monde un être de plus doté de bienveillance et d’amour. Il est hors de question que ce droit fondamental nous soit retiré ! Ce serait enseigner à notre fils la résignation et l’injustice. Je veux en faire un être libre.
Comme vous l’avez dit, on ne touche pas enfants. Je sauterais au coup telle une lionne de tous ceux qui porteront atteinte à mon enfant.
Une maman en colère.

répondre
#10  - arpi a dit :

bonjour Marie :)
je partage votre sentiment et je compatis.
faire de l'IEF son projet de vie et le voir s'envoler de la sorte, sans aucune raison valable et par la décision d'un président sans enfant (juste pour le rappeler), c'est rageant.
déménager ? où ? la France est l'un des premiers pays à permettre l'IEF dans ces conditions... le reste de l'europe est plus stricte, reste les usa... mais je n'y collerai pas mes mômes :/

répondre
#11  - Marie a dit :

La Belgique, l’Angleterre, la Finlande, la Norvège... et j’en passe. (Certes pas simple pour certains pays..) D’ailleurs nous avons beaucoup à apprendre des pays nordiques, la bas, la bienveillance est une valeur commune. Sinon pourquoi pas le rêve d’une vie, tout quitter pour vivre une vie de nomade et faire le tour de monde... bon niveau finance on se demande bien comment on va faire, mais tant que nous ne sommes pas fixés, tous les rêves sont possibles...

répondre
#12  - prx a dit :

yo arpi !
J'attendais cet article depuis l'annonce. Je suis dégouté de cette décision que je trouve injuste. Il faut croire qu'il veut donner l'impression de faire quelque chose contre le terrorisme. Car au final, c'est à peu près tout.
Je m'interroge quand même sur ce qu'il se passera pour les familles qui persisteront à faire l'IEF? (et pourquoi pas?) On va les traiter en terroristes?
Je n'en dirai pas plus, je suis juste outré et révolté.

répondre
#13  - arpi a dit :

o/ prx :)
c'est vrai que l'on pourrait défier la loi et se battre "au légal" avec le risque évident de se faire retirer ses mômes car pour le coup, ce serait une déscolarisation "sauvage" et donc punissable par la loi.
sans parler du fait d'utiliser ses enfants en les impliquant dans un combat qu'ils n'ont pas décidé de mener et qu'ils n'ont pas à mener, c'est notre responsabilité de parents de protéger nos enfants.
merci pour ton soutien,
++
arp

répondre
#14  - paskal a dit :

Bonsoir arpi,

Nous avons choisi l'IEF seulement jusqu'à l'entrée en sixième mais ça a été déterminant pour nos enfants et je suis fier des adultes qu'ils sont devenus.

Comme toi, j'éprouve des sentiments de peur et de colère.
Peur pour ce qu'il reste de nos libertés dans ce pays dirigé à la petite semaine. Quelle sera donc la prochaine étape ?
Colère de me sentir si impuissant car très minoritaire comme tu l'as justement soulevé.
J'y ajouterais une profonde tristesse : mes enfants n'auront pas le choix d'éducation de leurs propres enfants, ils ne pourront pas vivre à leur tour cette merveilleuse expérience de parents assistant à l'épanouissement de leur enfant.

J'étais déjà dégoûté et révolté par les décisions prises jusqu'ici mais là je suis abattu et je ne vois rien de bon se profiler.

Bon courage.

répondre
#15  - arpi a dit :

bonsoir paskal et merci pour ton soutien :)

pour toutes celles et tous ceux qui pratiquent l'IEF par choix et qui sont donc directement concernés par ces annonces, il va falloir réinventer une vie complète, des relations, une éducation...
j'apprenais à mes enfants le bonheur de vivre dans un pays où on laisse les parents libres d'instruire leurs enfants et que cette liberté était un des points fondamentaux de nos esprits libres.
je vais devoir leur apprendre qu'ils vivent dans un pays qui a décidé de formater les jeunes consommateurs le plus tôt possible.
comment veulent-ils que je coopère avec les futurs enseignants de mes enfants...

encore une fois, je n'ai rien contre les enseignants ou l'éducation nationale, je trouve cette institution parfaitement nécessaire car on ne peut/veut pas tous instruire nos enfants. mais priver nos enfants de cette possibilité, et pour cette raison absurde, je ne comprends toujours pas le but. je ne vois pas ce que le pays va y gagner, je vois surtout ce que des milliers de familles vont perdre.

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